Les palaces montent aussi leurs barricades (31/05/2003)
http://www.tribune.ch/accueil/dossiers/titre_dossier/article/index.php?Page_ID=5340&article_ID=16325Deux établissements sont fermés jusqu'à mardi. D'autres décident d'attendre et de voir venir.
DANIÈLE CHAMBAS
Interloqués, le doigt prompt à appuyer sur le viseur de leurs appareils photos, les touristes égarés sur les quais n'en croient pas leurs yeux. En effet, plusieurs hôtels cinq-étoiles de la rade ont pris des airs de bunkers, tout en renforçant leur propre service de sécurité. D'autres ont décidé... de ne rien faire et de voir venir.
Du côté du Métropole, situé juste en face du Jardin anglais, on a renforcé les 38 fenêtres du rez-de-chaussée avec du bois et seule l'entrée côté rue du Rhône est accessible. "Chaque jour nous enregistrons des annulations. Notre taux de remplissage des chambres est d'environ 10%. Du jamais vu!" se lamente Thierry Lavalley, directeur du palace. "Même à Noël les clients sont plus nombreux." A deux pas, place Longemalle, les hôtels La Cigogne et Touring Balance ont fermé leurs portes jeudi pour les rouvrir mardi prochain. "Au vu de notre position sur la rive gauche, nous avons fait monter des palissades et préféré la fermeture", explique Philippe Vuillemin, directeur des deux établissements.
Enorme manque à gagner
Sur la rive droite, le Président-Wilson est plus que bouclé par des planches jaunes qui barricadent les deux entrées, mais également le restaurant Spices, donnant directement sur le quai. Au premier étage, la piscine en plein air est également fermée et des protections ont été installées jusqu'au niveau du 2e étage. Du côté du Noga Hilton, toutes les boutiques du rez-de-chaussée sont hyper sécurisées. "Nous avons quelques clients mais il n'y a aucune conférence et les salons sont déserts. Le manque à gagner est énorme", constate Eric Kuhne, directeur du plus grand palace de Suisse. Quant au Beau-Rivage, il s'est calfeutré sous une sorte de tente façon Botta cachant un grillage épais et certainement efficace. Le restaurant thaï n'est plus accessible et Le Chat Botté a pris ses quartiers dans le bar de l'hôtel.
Parmi les cinq-étoiles du bord du lac, seuls les hôtels de la Paix, d'Angleterre et Le Richemond ne se cachent pas derrière des panneaux en bois. "C'est contraire à notre philosophie. En cas d'urgence, tout peut être sécurisé très vite", explique Jacques Favre, directeur de l'Hôtel d'Angleterre. Un peu plus loin, l'Hôtel des Bergues a également décidé de n'enlever que les massifs floraux à l'extérieur, et dimanche la terrasse sera ouverte. Avec, en fond de toile, le Jet d'eau, qu'on avait voulu emballer il y a une dizaine d'années, au grand dam de tous ses fans.
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