LA MANIF - Les Black Blocks défient le service d'ordre de la manif (02/06/2003)
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Photo Pascal Frautschi

Sans l'intervention du FSL, les dégâts auraient été plus importants.

GUSTAVO KUHN

Pendant plusieurs mois, le Forum social lémanique (FSL) a refusé de mettre en place un service d'ordre interne pour la manifestation, lui préférant un service "d'organisation". Mais face à la véhémence de près de 200 personnes qui se sont présentées comme Black blocs, les militants du FSL vêtus d'un tee-shirt jaune n'ont pas eu le choix et ont assumé ce rôle. Et ils s'en sont plutôt bien tirés.

Une guerre des nerfs s'est déroulée entre les deux parties pendant presque tout le parcours. Dès le rond-point de Rive les Black Blocks ont été encadrés par le service d'ordre du FSL, qui ne les a plus lâchés jusqu'à Thônex.

Les militants en jaune ont commencé à bloquer les rues adjacentes au trajet prévu à l'aide de banderoles. Arrivé à la station-service de Malagnou, le service d'ordre s'est physiquement, mais non violemment, interposé entre les pompes et le groupe de cagoulés. Il a néanmoins été contraint de se déplacer lorsque les casseurs ont forcé le passage de manière particulièrement brusque pour attaquer la station.

Un peu plus loin, les militants du FSL ont dû recommencer l'opération pour tenter de les convaincre de ne pas toucher à la poste aux cris de: "C'est un service public que vous essayez de casser." Mais c'est avant tout leur présence physique qui a empêché les Black Blocks de ne pas faire plus de dégâts que ceux occasionnés par les quelques pierres qui ont tout de même volé. Par la suite, les cagoulés se sont un peu désunis pour le plus grand bonheur des porteurs de tee-shirts jaunes qui on pu, et dû, se faire plus discrets.

"Après l'épisode de la poste, certains d'entre nous ont reçu des menaces très claires, explique le député écologiste Antonio Hodgers qui faisait partie du service d'ordre et qui a été frappé au visage par un des membres des Black Blocks. Un d'eux a même sorti un couteau." Depuis un certain temps, les tee-shirts jaune étaient devenus la cible de provocation des cagoulés qui les accusaient d'être "des flics qui n'ont pas choisi leur camp".

Les Black Blocks ont réapparu à Vallard. "C'étaient les mêmes personnes, témoigne Antonio Hodgers. Leurs rangs étaient probablement renforcés par d'autres manifestants arrivés avec le cortège français, mais j'en ai reconnu plusieurs." Le député Vert raconte également que lui et ses camarades n'ont pas pu empêcher que ces personnes passent par-dessus le grillage placé devant une station-service. Mais ils sont ensuite intervenus pour éteindre avec un extincteur l'incendie que les cagoulés avaient allumé.

Dans l'ensemble, Antonio Hodgers est satisfait de la manière dont le service d'ordre a travaillé. Bien que les dégâts, même s'ils sont très limités, ternissent, aux yeux du public, la réussite de la manifestation.


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