CHOC ET STRATEGIES - Accusée de passivité samedi, la police a changé son fusil d'épaule (02/06/2003)
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DOMINIQUE VON BURG

Très discrète dans la nuit de samedi à dimanche, la police a complètement changé d'attitude dimanche. Une partie du contingent des policiers allemands a été transférée sur Cornavin, de manière à augmenter les effectifs des forces de l'ordre en ville. Le résultat ne s'est pas fait attendre: les débordements qui ont suivi la grande manifestation ont été réprimés, et sévèrement.

Micheline Spoerri accuse

Micheline Spoerri, cheffe du Département de justice n'y va pas par quatre chemins: "A notre tour, nous nous sommes autorisés à rompre unilatéralement l'accord que nous avions négocié avec les responsables altermondialistes." Au-delà des actes de vandalisme, condamnés sans ambiguïté par le Forum social lémanique (FSL), la magistrate fait aussi allusion aux débordements de l'action de blocage des ponts. Elle n'accuse pas carrément les responsables du FSL de n'avoir pas tenu promesse, mais de deux choses l'une: "Ou certains dirigeants du mouvement nous ont trahis, et si c'est le cas nous le saurons, ou alors ils ne contrôlent pas le mouvement." Dimanche matin devant la presse, la direction de la police ne cachait pas un certain dépit. "Soit on nous reproche d'être présents et de provoquer, soit on nous accuse de ne pas intervenir. C'est la gestion de l'impossible!"

Passivité incompréhensible

Pour ce qui est de la nuit de samedi à dimanche, en effet, l'attitude de la police fut incompréhensible pour les nombreux Genevois présents dans les rues et choqués par l'ampleur des dégâts. Pourquoi la police est-elle restée les bras croisés? Et pourquoi n'a-t-elle pas cherché à appréhender les casseurs qui s'étaient repliés sur l'Usine, et que les forces de police encerclaient?

Réponse d'Urs Rechsteiner, chef de la Policie judiciaire: "Puisqu'il fallait éviter toute forme de provocation, et que la simple présence policière est considérée comme telle, le principe de base était celui de la non-visibilité. Les gendarmes étaient donc regroupés à l'écart, dans l'attente d'une alerte. L'action des vandales a été très rapide, vingt-cinq minutes. Nous avons essayé d'agir à partir des Rues-Basses, mais ils ont ont joué au chat et à la souris avec nos hommes, ces derniers étant par ailleurs handicapés par leur équipement lourd."

Un choix d'opportunité


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