L'AdG pose une batterie de questions
Paru le : 6 juin 2003 http://www.lecourrier.ch/Selection/sel2003_478.htmMARCO GREGORI
Le tumulte qu'a connu Genève de samedi à mardi soir n'a pas fini d'agiter les partis politiques. Ce matin, le Parti libéral présentera à la presse son « bilan intermédiaire ». Un bilan intermédiaire que l'Alliance de gauche a déjà réalisé en parlant de « graves dysfonctionnements au niveau de la direction des opérations de la police ».
Dans une interpellation écrite, l'AdG demande une série d'explications au Conseil d'Etat, pour connaître les causes réelles de ces dysfonctionnements. Loin d'accabler les policiers, l'AdG estime que ceux-ci ont dû faire face à « l'absence de ligne cohérente dans le commandement des opérations ». Ainsi, l'AdG se demande pourquoi, samedi soir, l'intervention policière au centre-ville ne s'est déclenchée que plus d'une heure après le début des saccages. Et auparavant, sachant que la venue de casseurs était attendue, « quelles mesures préventives avaient été arrêtées? » Et encore, « combien d'inspecteurs en civil et d'agents en uniforme patrouillaient samedi soir en ville avant les premiers actes de destruction? »
La batterie de question se poursuit avec des interrogations sur le dispositif policier mis en place, sur la lourdeur de leur équipement et sur les instructions qui ont été données. Surtout, l'AdG aimerait savoir qui commandait et comment les responsabilités étaient réparties entre le Conseil d'Etat. Une remarque qui vaut spécialement pour la manifestation du 2 juin « sectionnée » par la police et qui s'est finalement terminée dans le calme, grâce à l'intervention du conseiller d'Etat Charles Beer. Commentaire de l'Alliance de gauche: « Comment se fait-il que la responsable du Département de justice et police n'était pas présente avec le chef de la police et ses adjoints pour définir une ligne d'action claire, tenant compte d'une situation critique, confinant au milieu de la nuit des manifestants au bord du Rhône? »
Et le Conseil d'Etat avait-il spécifié à la police que les moyens dont elle disposait n'auraient dû servir que « comme moyen de défense et non comme moyen de dispersion de manifestants? » Enfin, l'AdG espère que le Gouvernement genevois mettra prochainement sur pied un groupe de concertation permettant à la police de retrouver confiance à travers des propositions pour redéfinir sa mission, son organisation et ses relations avec l'autorité dont elle dépend.
L'UDC exige la démission de tout le Conseil d'Etat
« L'heure des comptes va bientôt sonner », écrit l'UDC, dans un communiqué. Estimant qu'après « les événements de ce week-end la confiance des Genevois envers son (sic) gouvernement a été profondément ébranlée », la fraction blocherienne demandera la semaine prochaine au Grand Conseil la démission en bloc de tout l'exécutif cantonal. « Le Conseil d'Etat s'est révélé incapable de protéger les habitants et les biens après avoir gravement sous-estimé l'ampleur des troubles prévisibles. Il a cédé à la pression d'une minorité et accepté des accords aventureux », écrit l'UDC, en référence à l'accord conclu entre autorités et Forum social lémanique. « L'exécutif cantonal est manifestement comptable, à titre collectif et personnel, de ce mauvais choix; il devra lui aussi payer son tribut à la catastrophe qu'il a lui-même très directement contribué à créer », écrit l'UDC qui n'oublie pas d'épingler les organisateurs du défilé du 1er juin: « Les organisateurs de la manifestation sont également civilement responsables des dommages ».
MGi
media reports | evian reports | www.agp.org (archives) | www.all4all.org