La vie au VAAAG : un témoignage
http://hns.samizdat.net/article.php3?id_article=3135Le moral est bon dans la camp. Ceux et celles qui étaient venus pour la fête plus que pour l'action et la réflexion ont quasiment disparus, mais le nombre d'habitants est maintenant stable et le camp fonctionne bien.
L'AG de ce soir discute de la conduite à tenir pour demain, radicalisation ou non ? Elle se déroule de la manière suivante : les participantes (300 personnes ce soit, alors même que la manif à Annemasse est en marche) s'assoient en rond dans la prairie. Chacune parle à son tour, en respectant la règle des tours de parole et la parité des genres dans les débats. C'est long, parfois difficile avec un tel nombre de participants, mais ça marche.
Bien sûr, il semble y avoir des flics en civil, quoique aucun n'ait été coincé. L'entrée et la sortie du camp sont des choses faciles. Toutes les décisions de l'AG sont donc rapidement connues de la flicaille ; ça ne change pas grand chose, vu que la surveillance des mouvements par hélicoptère est constante.
La vie au camp fonctionne également bien, mêm si les hélicos et les fêtes rendent parfois le sommeil difficile. Il y a plusieurs cuisines, qui proposent toutes de la nourriture vegan ou végétariennes. Certaine proposent également de la barbaque pour les viandards, ce qui a suscité des débats importants. L'une d'entre elles a disparu ce soir (probablement celle qui distribue la soupe dans la manif à Annemasse - ndlc).
Les organisations politiques ou syndicales n'apparaissent pas en tant que telles ; c'est la règle commune du VAAAG que de laisser place à l'individu. Il y a des militantes FA et CNT, mais ils ne viennent pas en tant qu'orgas.
Au VAAAG, tous les âges sont representés, du nouveau-né au papy libertaire. Beaucoup d'enfants. Pas mal de chiens, aussi. Hommes et femmes sont à égalité numérique.
Les relations entre les différents villages (VIG, VAAAG, Point G) sont bonnes. Un point d'accueil commun a été mis en place. La plus grande difficulté, c'est d'empêcher les nombreux mâles qui veulent prouver leur virilité en tentant d'aller au Point G, camping féministe non-mixte. Il y a du travail à faire...
Pour cette nuit, la présence d'une fête à proximité constitue une protection contre la maréchaussée. Reste à savoir ce qui se passera après la fin de la fête, car le Village est assez éloigné d'Annemasse. Les vaaagistes n'ont pas peur, ils ont confiance.
Le contact avec les habitantes locaux se passe très bien. Hier, le président d'une association de riverains est venu souhaiter la bienvenue au VAAAG.
Dans les actions de blocage, ce matin, les habitants du village proche ont apporté un soutien total aux bloqueurs : ils ont amené de l'eau, des citrons contre les lacrymos, de la nourriture. Même chose hier à Annemasse, dans une cité HLM, les habitants ont applaudi les manifestants qui revenaient de l'action contre la conférence du PS. Ils ont amené de l'eau, des citrons, planqué des blessés. La psychose entretenue par la presse n'a pas pris, au contraire.
Infos : Edd, Indymedia-Lille
Source/auteur : cercle social
Mis en ligne le lundi 2 juin 2003, par germinal