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Journées d'action de Miami contre la ZLÉA
Taken from http://www.cpcml.ca/francais/lmlq/Q33135.htm#1
Le Marxiste-Leniniste Quotidien , 11.25.2003 09:41
http://ftaaimc.org/en/2003/11/2242.shtml

Journées d'action de Miami contre la ZLÉA

Résolus et indomptables, les jeunes et les travailleurs disent: Non à la ZLÉA! Un autre monde est possible!
- Correspondant du LML -

Le 20 novembre, des milliers de jeunes à qui se sont jointes des délégations de syndicats et d'activistes de tous les coins des Amériques ont manifesté contre la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA) et la mondialisation impérialiste en proclamant: « Nous ne sommes pas à vendre! Notre monde n'est pas à vendre! » Face à un grand déploiement policier, avec démonstrations de force et chars d'assaut pour intimider et trouver des excuses pour attaquer les jeunes et les autres, toute la journée les manifestants ont dû défendre leur position pour Non à la ZLÉA! La journée d'action aura servi à montrer aux impérialistes américains qu'ils peuvent décider ce qu'ils veulent dans leurs réunions à huis clos, mais les peuples des États-Unis et des Amériques ne seront pas intimidés et exerceront leur droit de décider de leur avenir.

Les actions de jeudi, face à la huitième rencontre ministérielle de la ZLÉA, ont commencé à 7 heures lorsque des jeunes accompagnés de contingents de travailleurs et d'activistes se sont emparés du centre-ville de Miami, en plein coeur de l'opération de sécurité. Il y a eu un rassemblement de masse pour que tous s'éduquent les uns les autres et réaffirment la conscience claire que la ZLÉA doit être abandonnée. Malgré la persistance de centaines de policiers anti-émeute armés de carabines, de gaz lacrymogènes et autres instruments de répression qui cernaient les jeunes de toute part, rien ne pouvait briser les rangs des manifestants ou ébranler leur résolution à défier la clôture qui est devenue le symbole du caractère antidémocratique de la ZLÉA et de ses visées. Artistes, producteurs agricoles, étudiants, travailleurs et activistes de différentes causes ont condamné la ZLÉA et sa violence contre les droits des peuples des Amériques.

Après ce rassemblement vivifiant, tout le monde était prêt à marcher directement au coeur des forces de sécurité. Plus de 1 500 personnes ont pris part à la marche en direction de la clôture érigée pour protéger les impérialistes et montrer que les peuples sont exclus du processus décisionnel. La police a foncé dans la foule à plusieurs reprises et les manifestants n'ont pas pu atteindre la clôture. Mais grâce à la détermination des jeunes, l'espace gagné a été maintenu pendant deux heures. Les jeunes ont scandé des slogans dans les rues, formé des cercles de tambours et participé à d'autres formes d'action directe pour maintenir leur espace et montrer à la police qu'ils ne se laisseraient pas intimider.

Malgré les gaz lacrymogènes et les bombes fumantes à aérosol lancées dans la foule, les jeunes ne se sont pas laissés provoquer et ont continué de se rassembler pour prendre part à la marche de l'AFL-CIO qui commençait à midi. Ce sont des milliers de personnes qui ont convergé vers l'amphithéâtre d'où la manifestation allait partir. Il y avait plusieurs contingents bien organisés de métallos, actifs ou à la retraite, qui scandaient: « Métallos! Métallos! Dites non à la ZLÉA! » Ils sont entrés dans l'amphithéâtre par délégations - de l'Alabama, du Tennesse et d'autres États américains et du Canada. Ils ont été accueillis par les acclamations de la foule qui était maintenue à l'écart par un cordon policier. Le cordon policier s'est étendu jusque sur la pelouse pour empêcher les gens d'utiliser les toilettes du parc. Les policiers ont complètement empêché les manifestants de prendre part à l'action de l'AFL-CIO. Beaucoup de travailleurs n'ont pas aimé cette tentative de créer une division entre jeunes et travailleurs. Lorsque les métallos ont appris ce qui se passait, beaucoup d'entre eux sont revenus au point de convergence pour se joindre aux manifestations et montrer qu'ils les appuyaient. Ils ont été accueillis encore une fois par des acclamations et des poings levés. Tout au long de la matinée les gens continuaient d'arriver au point convergence en provenance de tous les coins du pays. En après-midi, les organisateurs de l'AFL-CIO se sont rendus compte de ce que la police cherchait à faire et sont sortis pour inviter tout le monde à venir participer au rassemblement.

Les policiers ont continué de chercher à provoquer l'affrontement mais sans succès. Ils ont bloqué les principales rues donnant accès au point de rassemblement pour tenter d'empêcher les gens d'y participer. Selon un reportage d'Indymedia, environ 185 autobus ont été ou bien arrêtés sur l'autoroute à l'extérieur de Miami ou interdits d'accès au centre-ville.

Un grand esprit d'unité s'est dégagé de la marche principale. Les contingents se sont alignés avec leurs bannières et ont commencé à marcher dans le centre-ville militarisé de Miami. Les métallos américains ont bien marqué leur présence, tout autant que les jeunes. Il y avait aussi des travailleurs de l'automobile, des postes, des machinistes, des camionneurs, des débardeurs et l'organisation ouvrière Labour Against the War qui brandissaient leurs bannières et drapeaux. Il y avait beaucoup de contingents de travailleurs du sud, du sud-ouest et de la côte ouest des États-Unis. Du Canada il y avait les délégation de l'équipe volante des TCA de Kitchener-Waterloo, des Métallos canadiens, du SCFP et du STTP, dont la majorité sont restés avec les jeunes toute la journée pour les soutenir. Les délégations du Mexique, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et du Venezuela ont marché fièrement avec leurs bannières hautes en couleurs, tous unis pour dire d'une seule voix: Non à la ZLÉA! Un autre monde est possible! Cuba était présent dans les slogans contre le blocus brutal des États-Unis contre l'île et dans l'accueil enthousiaste que les participants ont donné à Granma International, journal du Parti communiste de Cuba.

Après la manifestation tout le monde s'est regroupé sur la place de l'amphithéâtre, aussi appelée « zone verte » parce que c'était supposé être le lieu de rendez-vous pour se mettre à l'abri de la brutalité policière. Alors que des jeunes s'avançaient vers le cordon policier près de la clôture, pour montrer qu'ils n'acceptaient pas le mur érigé pour maintenir les peuples à l'écart des prises de décisions qui affectent toute l'humanité, la police a commencé à attaquer. Les policiers ont tiré des balles de caoutchouc et des balles de bois, des gaz lacrymogènes et du poivre de Cayenne. Certains ont vu les points rouges des viseurs laser sur la poitrine de manifestants. Des milliers de personnes dans la « zone verte » ont tenu tête aux assauts répétés de la police pendant certain temps mais la majorité a finalement été repoussée sur la rue pendant que la police continuait les arrestations et les attaques avec balles de caoutchouc et gaz lacrymogènes. C'est évident que c'est ce que la police avait préparé toute la journée. Beaucoup de travailleurs se trouvaient dans la mêlée et tous ensemble ils se sont défendus, ils ont défendu leurs droits. Plus tard, au centre de convergence, des travailleurs et des représentants syndicaux se sont joints aux jeunes pour exprimer leur unité et dénoncer la violence policière.

On dit qu'en tout et partout 155 arrestations ont été confirmées par la police mais il y en a eu beaucoup plus que cela. Des manifestants ont été arrêtés alors qu'ils retournaient au lieu de convergence, bien après les assauts policiers dans le centre-ville. Le centre de santé établi pour soigner les personnes blessées a été attaqué. Ceux qui gardaient l'entrée se sont fait arroser de poivre de Cayenne.

Ces images ci-dessous donnent une idée de l'esprit et de l'ampleur de la manifestation et aussi de l'ampleur de l'opération policière.

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