Lettre ouverte à Chávez
Aux mouvements sociaux et personnes solidaires,Lors du Forum Social Mondial à Caracas, beaucoup d'entre nous ont participé à une manifestation convoquée par des organisations vénézuéliennes (écologistes, paysans, de quartier et des radios communautaires) en soutien aux peuples indigènes de la sierra de Perrija : Wayuu, Yukpa, Bari,... Ceux-ci sont venus en force depuis la frontière ouest du pays pour s'opposer à de nouvelles mines de charbon à ciel ouvert sur leur territoire. Certains d'entre nous sommes allés ensuite rencontrer les Wayuu et les organisations écologistes sur place.
L'IIRSA (Initiative d' Intégration Régionale des Infrastructures en Amérique du Sud - un mega-plan continental élaboré par les institutions multilatérales néolibérales) a prévu ici le quadruplement de l'extraction de charbon. Celle-ci a déjà gravement empoisonné une des principales rivières (énormes quantités d'acide sulfurique et un cocktail de métaux lourds...) et - pour beaucoup de Wayuu - l'expropriation de leurs terres. D'autres survivent, entourés par les mines, ne pouvant rentrer ou sortir de chez eux que deux jours par semaine !
Les nouvelles concessions pollueraient les deux principales rivières qui alimentent en eau potable de la région de Maracaibo (deux millions d'habitants), détruisant irrémédiablement un véritable paradis tropical. Au point que le ministère de l'Environnement, alerté par la mobilisation des autochtones, s'est aussi opposé au projet.
C'est précisément parce que nous reconnaissons les réalisations remarquables du gouvernement actuel du Venezuela - en particulier par rapport aux droits sociaux, l'autonomie locale et l'autogestion - que nous pensons qu'il est essentiel de soutenir les mouvements populaires qui luttent pour une réelle révolution dans sa conception du développement. Les droits des peuples et de la nature ne sauraient passer après les intérêts mercantiles à court terme, et il est crucial de mettre en discussion les méga-projets hérités du passé, aux conséquences potentiellement désastreuses : forages pétroliers dans le delta de l'Orénoque, voie fluviale rejoignant l'Orénoque, l'Amazone et la Plata, gazoduc trans-amazonien...
(voir http://www.soberania.org/Articulos/articulo_1965.htm).Nous vous demandons donc de signer ce message au président Chavez et de le renvoyer aux adresses ci-dessous.
Solidairement,
Action Populaire Contre la Mondialisation, Genève
Lettre ouverte au président Chavez
Hola companero presidente !
Lors du Forum Social Mondial, une question fondamentale a été mise en avant : les régimes de gauche en Amérique Latine vont-ils concevoir d'un nouveau modèle de développement, ou vont-ils reprendre tel quel le modèle néo-libéral fondé sur les transports à longue distance et la croissance énergétique sans frein, en sacrifiant les communautés locales, l'environnement et l'avenir ? Comme l'Assemblée des Mouvements Sociaux du FSM l'a dit, un nouveau modèle " ne peut pas être basé sur une logique purement économique... qui ignore les communautés indigènes, paysannes et afro-descendantes .... La proposition actuelle de l'IIRSA crée une intégration infrastructurelle qui perpétue le rôle de nos pays comme exportateurs de matières premières sans valeur ajoutée, aggravant chaque année le problème des ressources naturelles ".
Au FSM, vous nous avez fait par de votre inquiétude au sujet du réchauffement climatique. Votre gouvernement a proclamé les droits des peuples indigènes. En solidarité avec les peuples Barí, Yukpa, Añúu y Wayúu des bassins des fleuves Socuy, Maché y Cachirí, nous vous demandons instamment de tenir compte des arguments des opposants cités ci-dessous (ainsi que de l'étude d'impact de votre propre ministère de l'environnement) et par conséquent :
- d'annuler toute nouvelle concession minière entre le fleuve Socuy et le rio de Oro, ainsi que d'attribuer les titres de propriété collectives aux communautés indiennes de la sierra de Perija, selon la Loi de Démarcation et Garantie de l'Habitat et des Terres des Peuples Indigènes ;
- d'ouvrir un débat public et populaire sur le bien-fondé de la politique d'infrastructure de l'IIRSA.
Solidairement,
Signé,
Les multinationales du charbon dépouillent les indigènes de leurs territoires ancestraux avec l'appui du Gouvernement Bolivarien
Le gouvernement de la République Bolivarienne du Venezuela approfondi le modèle d'extraction minière et d'hydrocarbures.
Tant sur le plan interne que diplomatique, toute la vie du pays est basée sur un modèle d'enclave d'extraction énergétique destiné à l'exportation. L'existence même du pays est fondée sur la rente pétrolière, et il est par conséquent soumis aux aléas politiques du marché international et aux intérêts des centres hégémoniques du pouvoir mondial.
En plus du pétrole, la nouvelle administration du pays cherche à répondre à la demande mondiale de gaz et de charbon ; à ces fins ,elle met en place une coûteuse et complexe infrastructure régionale articulée au niveau international avec le " Plan Puebla Panama "(PPP) et le plan d' " Intégration Régional d'Amérique du Sud "(IIRSA). De cela il découle que, plutôt que de favoriser un modèle de développement endogène, on s'oriente vers une adéquation de la qualité et du mode de vie de la population vénézuélienne aux intérêts des multinationales énergétiques ou minières.
C'est à partir de l'impulsion d'un des neuf axes d'intégration de l'IIRSA, proposé par les organismes multilatéraux, l'axe d'Intégration Andin, qui se connecte sur le PPP/Etats Unis /Europe, que se structure toutes nos luttes pour la défense des forets et des eaux de la Sierra de Perija, ultime bras occidental de la cordillère des Andes et territoire indigène des Baris, Yukpas, Wayuu et Annuu , qui sont aussi des terres à grand potentiel touristique ;la lutte porte aussi sur la défense de la culture des îles indigènes du Golfe du Venezuela, où on se propose de construire Puerto America, aujourd'hui renommé Puerto Bolivar, avec le financement de la Banque Mondiale.
Le charbon est l'élément structurant et dynamisant de la partie finale de l' "Axe d'Intégration Andin ", qui prend le nom d' " Axe de développement Occidental " en entrant dans la République Bolivarienne du Venezuela; pour justifier cet axe de développement il est nécessaire d'élever la production actuelle de charbon de l'état de Zulia de 8 millions de tonnes annuelles à 36 millions de tonnes, plus 4 millions de tonnes en provenance de l'état de Tachira, ainsi que le charbon en exploitation et à exploiter dans les mines du Nord de Santander en Colombie . Cela implique la construction de nouvelles structures de transport lacustres, fluviales, terrestres, comme le dragage du fleuve Catatumbo, des ports de péniches au Sud du lac de Maracaibo ( Encontrado et Santa Rosa), le Port Bolivar, des voies ferrées, des ponts, des routes, etc.
Ouvrir tout au long du piémont de la Sierra de Perija, depuis le rio Socuy jusqu'au rio de Oro, neuf mines de charbon, cela signifie réduire encore plus les territoires ancestraux indigènes, une plus grande déforestation, la diminution et la pollution de 10 fleuves torrentueux, dont beaucoup d'entre eux, comme le Socuy, le Maché et le Cachiri ,alimentent les lacs de barrage de Manuelote et Tulé, qui fournissent l'eau à plus de deux millions de personnes.
Les organisations écologistes et les dirigeances indigènes Bari, Yukpa, Annu et Wayuu du Socuy, Maché et Cachirí de l'état de Zulia, sollicitons un geste de solidarité pour cette lutte en faveur de la non ouverture pour cette année des nouvelles mines Socuy, Caño Seco et Socuy , ainsi que la dotation de terres indigènes libres de mines et de propriétaires terriens, d'où la nécessité de solliciter le Président Hugo Chavez pour la dérogation de toutes les concessions de charbon situées entre le rio Socuy et le rio de Oro et le paiement d'un dédommagement pour les constructions faites par les propriétaires terriens et les éleveurs qui se trouvent actuellement sur les terres ancestrales autodémarquées par les indigènes selon la loi de Démarcation et Garantíe de l' Habitat et desTerres des Peuples Indígènes.
Societé Homo et Natura
Renvoyer à :
Sr. Hugo Chavez, Presidente, Republica Bolivariana de Venezuela : <presidenciavenezuela.gov.ve> ; FAX: +58-212-806-8210
Prof. Lusbi Portillo: homoetnaturacantv.net
Ing. Jacqueline Faria, Ministra del Ambiente : FAX: +58 212 408 1024 ; Email: jfariamarn.gob.ve
Ambassador Bernardo Alvarez, Washington DC, USA : FAX: 202 342-6820 ; Email: nfaniembavenez-us.org