Retour de Florence FSE

1) D'abord le forum proprement dit. 40 à 50 000 personnes dans une espèce de foire permanente dans la forteresse à la limite de la ville de Florence.

1. Une fois passé le mur des drapeaux rouges et des vendeurs de journaux de refondation communistes et des groupuscules d'extrême gauche (la plupart du temps trotzkystes), on trouvait une foule de jeunes venant de tous les pays d'Europe déambulant et satisfaisant leur curiosité à une multitude de stands, de conférences, de séminaires, d'ateliers etc.
    
2. J'ai été frappé par le décalage qu'il y avait entre "l'offre" des différents groupuscules communistes et trotzkystes et la "demande", sans doute un peu confuse et un peu timide, de tous ces jeunes qui étaient avides de discussions. (En particulier il y avait une frustration du côté de l'écologie). De ce point de vue d'ailleurs le format des différentes conférences, des différents ateliers et des différents séminaires n'était pas propice à la satisfaction de cette aspiration. En effet la plupart du temps on avait des conférences données ex cathédra et peu de temps pour les questions et a fortiori pour la discussion. C'est sans doute là la marque d'influence de mouvements comme ATTAC qui ont toujours tendance à reproduire les formes de l'enseignement universitaire. De mon point de vue, en outre, le niveau du contenu diffusé par les "donneurs de leçons" était souvent extrêmement décevant, soit par le niveau intrinsèque, soit parce que c'était des redites de choses déjà entendues. Mais il faut sans doute être indulgent, l'essentiel étant cette espèce de tour de Babel où ce qui était important était moins le contenu de ce qui était échangé que le fait même de l'échange. En outre j'ai entendu certains des camarades dire que il y avait eu des ateliers intéressants et même des conférences intéressantes. Mais on s'aperçoit que le but du forum n'était pas clairement défini. Pour l'année prochaine, à Paris et à Saint-Denis, il faut sans doute s'assigner des buts précis.
    
3. J'en vois au moins deux.
    
   Le premier consiste à nouer des contacts afin de constituer des réseaux à l'échelle de l'Europe tout entière au bénéfice de l'écologie politique au niveau européen.
    
   Le second consiste à militer entre la fin de la convention européenne et les négociations de la conférence intergouvernementale pour qu'un certain nombre de droits sociaux et écologiques soient incorporés dans la constitution européenne.
    
4. Il faut d'ailleurs remarquer la faible présence de l'écologie politique dans les thèmes des conférences, des séminaires et des ateliers, la faible présence des Verts de manière générale, et en particulier des Verts français. Nous étions là-bas une trentaine. Mais les Verts italiens, bien qu'ils soient sur place, n'étaient pas beaucoup plus nombreux. Il n'y avait pas de stands pour les Verts dans la forteresse. Et il n'avait pas assez de drapeaux et de badges pour la manifestation de samedi.
    
5. Au fond les Verts se sont faits rouler dans la farine dans cette histoire par les groupuscules communistes et trotzkystes. En effet, dans la charte de Porto Allègre, il est exclu que les partis politiques fassent partie des comités d'organisation. Nous nous sommes aperçus, à nos dépens, que les groupuscules communistes et trotzkystes avaient noyauté les comités d'organisation en Italie et en France.

2) Le deuxième moment de ce temps fort de Florence a été la manifestation contre la guerre de samedi et le concert qui a suivi au stade du Champ-de-Mars. L'atmosphère festive du défilé et encore plus du concert ont contrasté avec des manifestations parfois un peu tristounettes dans la forteresse proprement dite. La conséquence à en tirer en 2003 est d'amplifier ce phénomène en insistant sur la dimension culturelle et festive de la manifestation, en multipliant les occasions de faire de la musique, de danser et de faire la fête. Il s'agit d'une critique en acte de la mondialisation libérale et d'une manière positive de construire matériellement l'autre Europe que nous voulons.