Les manifestations contre le Cycle du millénaire de l'OMC, auxquelles appelaient ATTAC, la Confédération paysanne et la Coordination pour un contrôle citoyen de l'OMC, rejointes par des centaines d'associations et syndicats, ainsi que par des partis, ont connu un grand succès dans toute la France. En tout, plus de 75 000 manifestants dans 80 villes.
Le pari n'était pas gagné d'avance, tant l'objectif pouvait paraître abstrait : un audit d'une organisation internationale, le bilan de 5 ans de libéralisation, un moratoireS La preuve est faite que les citoyens sont parfaitement capables de s'approprier des mécanismes qu'on leur avait présentés comme réservés aux spécialistes, et qu'ils sont disposés à descendre dans la rue pour témoigner de leurs convictions. Le message d'ATTAC - " comprendre pour agir " - est parfaitement passé, et il laisse entrevoir, pour l'avenir, des mobilisations d'encore plus grande envergure contre tous les aspects de la dictature des marchés.
Les manifestations ont parfois pris des formes originales : de la visite inopinée à la résidence du directeur général démissionnaire du FMI, M.Michel Camdessus, à Bayonne, à l'érection, à Rennes, d'un " mur de la mondialisation " dûment abattu par les manifestants. Beaucoup d'entre elles se sont poursuivies spontanément par des discussions avec les passants, avec les consommateurs dans les cafés. Une " ambiance " et un " style " ATTAC, combinant convivialité, imagination et pluralisme, au service d'un combat sans concessions contre le néolibéralisme, semble bien en train d'apparaîtreS
Dans certaines villes, les comités locaux font état de rassemblements sans précédent depuis des années : au Puy-en-Velay, 100 personnes ; à Manosque, 600 personnes; à Bourges, 500 personnes ; à La Rochelle, chiffre impressionnant, 2 500 personnes se sont retrouvées au coude-à-coude contre les prétentions de l'OMC. A Narbonne, le comité ATTAC, qui s'est investi dans la solidarité avec les victimes des inondations, a réuni 150 personnes, malgré les circonstances. A La Réunion, 300 personnes ont manifesté à Saint-Pierre et Saint-Denis.
Dans certaines métropoles régionales, les manifestations ont été imposantes : 5 000 personnes à Marseille ; 4 000 à Toulouse ; 3 000 à Lyon et à Nantes ; 2 000 à Bordeaux, à Grenoble et au Mans, etc. A Paris, le cortège parti de la Bourse pour aboutir à la Bastille, a rassemblé 20 000 personnes.
On a pu noter, dans la plupart des rassemblements, la présence d'élus européens, nationaux ( dont ceux du comité ATTAC de l'Assemblée nationale) et, surtout, locaux. Presque partout, des délégations ont été reçues dans les préfectures et sous-préfectures, des pétitions déposées, des appels aux élus rédigés.
On espère que le grand succès de cette journée donnera à réfléchir au gouvernement et au commissaire européen Pascal Lamy (" L'homme qui dit oui ", pour reprendre l'expression d'une pancarte d'un comité ATTAC parisienS). Ils doivent savoir que la vigilance des citoyens qui se sont mobilisés ne va pas se relâcher dans les jours, semaines et mois à venir.
A l'initiative d'ATTAC, une concertation va s'engager entre toutes les organisations parties prenantes aux actions du 27 novembre pour déterminer les prochains axes de lutte, au vu de l'ordre du jour qui sera (ou ne sera pas..) adopté par la conférence ministérielle de l'OMC. Les grandes lignes en seront présentées dans la soirée du 15 décembre à Paris, à l'annexe de la Bourse du travail, en même temps que le compte rendu des délégations présentes au contre-sommet de Seattle.
Attac
s a m i z d a t . n e t
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european counter network
hacktivist news service
http://www.samizdat.net/infos
The demonstrations held against the WTO Millennium Cycle, called for by ATTAC, the Farming Confederation and the Co-ordination for Citizen Control over the WTO, joined by hundreds of associations and unions, as well as political parties, were a great success throughout France. In all there were more than 75,000 demonstrators in 80 towns.
Its aims appeared so abstract for some that no-one was sure that they could be achieved: an audit of an international organisation, an assessment of 5 years of liberalisation, and a moratorium. It has now been proved that citizens are quite capable of taking over mechanisms presented to them as being reserved for the experts, and that they are prepared to go out into the streets to demonstrate their convictions. ATTAC's message - "to understand in order to act" - got through perfectly, and gives a glimpse of even bigger demonstrations for the future against all aspects of market dictatorship.
Some of the demonstrations took an original form: from the unexpected visit to the Bayonne home of Michel Camdessus, the IMF's resigning CEO; to the building of a "globalisation wall" in Rennes which the demonstrators then duly brought down. Many of them led to spontaneous discussions with passers-by and customers in cafés.
It would appear that an ATTAC "atmosphere" or "style" is coming into being, combining conviviality, imagination and pluralism in the service of a struggle without concessions against neo-liberalism.
In some towns, local committees report gatherings without precedent for many years: 100 people at Le Puy-en-Velay; 600 people in Manosque; 500 people at Bourges; at La Rochelle the impressive figure of 2,500 people joined side-by-side against the WTO's pretensions. In Narbonne the ATTAC committee, which has put a lot of effort into helping flood victims, assembled 150 people despite the circumstances. In La Réunion, 300 people demonstrated in Saint-Pierre and Saint-Denis.
There were imposing demonstrations in a number of regional capitals: 5,000 people in Marseilles; 4,000 in Toulouse; 3,000 in Lyon and Nantes; 2,000 in Bordeaux, Grenoble and Le Mans, etc. In Paris, the procession that started at La Bourse and ended at La Bastille brought together 20,000 people.
At most of the gatherings the presence of European, national (including those in the ATTAC committee and French National Assembly) and above all local MPs was noted. Almost everywhere, prefectures and sub-prefectures received delegations, petitions were handed in and appeals to MPs written.
We hope that the great success of this day of action will give food for thought to the Government and to European representative Pascal Lamy ("The man who said yes*", to use an expression seen on a Parisian ATTAC committee placard). They must be aware that the citizens who took action today will remain vigilant throughout the days, weeks and months to come.
At ATTAC's initiative, a dialogue will be set up between all the organisations party to the actions of 27th November, to decide on the next steps to be taken in our struggle, and depending on the agenda adopted (or not) by the WTO Ministerial Conference. Its main points will be presented in Paris during the evening of 15th December, in the Bourse du travail (trades union centre) annex, together with a report from the delegations attending the Seattle counter-summit.
* A reference to "The man who said no", the title of a film on de Gaulle currently showing in Paris.