Manifestations annoncées en relation avec Prague:
|
Misère, famines, chômage, catastrophes écologiques, réduction des aides sociales, OGMs, les riches toujours plus riches, guerres, corruption, épidémies, changements climatiques.
Si tous ces problèmes empirent, c'est qu'ils ont tous leurs racines dans un système économique et politique mondial qui ne vise que la concentration sans limite de la richesse et du pouvoir. La "mondialisation" n'est pas une fatalité, c'est une stratégie pour défaire la résistance tenace de toutes les formes d'organisation et de défense populaires (depuis les syndicats des métropoles jusqu'aux communautés paysannes et indigènes du Sud) qui s'opposent au renforcement de la domination capitaliste. En effet, la mondialisation forcenée du commerce et des investissements soumet tous les peuples de la planète à un double chantage :
D'une part, on organise une concurrence internationale acharnée: aux investisseurs de récompenser les gagnants (toujours provisoires) de cette "course vers le bas" par un surcroît d'exploitation. Et aux notables d'organiser une "société compétitive"! Quant à ceux et celles que la misère force à émigrer vers les pays "gagnants", ils se retrouvent sans droits, encore plus exploités que les autres et cibles d'une xénophobie savamment orchestrée.
Partout, ce régime néolibéral rend nos sociétés de plus en plus violentes et inégalitaires, l'exclusion côtoyant l'accumulation la plus scandaleuse.
D'autre part, la mondialisation fait croître notre dépendance, en tant que consommateurs, à des circuits de production et de distribution toujours plus longs et complexes, entièrement sous le contrôle des multinationales. Quand nous ne mangerons plus que des tomates d'Afrique, alors que là-bas ils se battront pour quelques grains de maïs transgénique nord-américain, que signifiera concrètement la démocratie?
Tout cela s'organise notamment à travers trois institutions clés: le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque mondiale (Bm) et l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Profitant de l'endettement et des crises provoqués par un système financier et commercial néocolonial, le FMI et la Bm sont intervenus pour obliger les pays appauvris à livrer leurs économies toutes entières aux entreprises transnationales à sacrifier les services publics les plus élémentaires: l'école, l'eau, la subvention des produits essentiels. Pour des centaines de millions de personnes cela signifie la misère, la famine, la violence et la mort. Quant à l'OMC, elle élabore une "constitution de l'économie mondiale" qui vise à imposer les intérêts des transnationales au Nord comme au Sud, au détriment de l'environnement et des droits des peuples.
Il ne s'agit pas seulement de mâter les résistances, mais aussi d'ouvrir de nouveaux champs d'investissement pour les capitaux immenses qui s'accumulent. Il reste encore des activités humaines à transformer en marchandises : l'éducation, la culture, l'eau, les sociétés agraires traditionnelles et leurs connaissances, la vie même... Et si les institutions internationales et les pressions économiques ne suffisent pas, il reste les interventions militaires, paramilitaires, voire "humanitaires"...
Autour du globe, les mouvements populaires n'ont jamais cessé de résister. Depuis quelques années, ceuxci se coordonnent au niveau international pour montrer que partout on refuse la logique de la concurrence et de la soumission. En mai 1998, l'Action Mondiale des Peuples (AMP) a appelé à la première Journée d'Action Mondiale (JAM), à l'occasion du sommet ministériel de l'OMC à Genève. Des dizaines de milliers de personnes ont répondu à cet appel dans environ 70 villes du monde. En juin 1999 (sommet du G8) et en novembre 1999 (sommet ministériel de l'OMC à Seattle) d'autres Journées d'Action Mondiale ont rencontré le même succès. A Seattle même, les manifestants ont réussi à bloquer l'ouverture du sommet, relançant dramatiquement le mouvement mondial.
Le 26 septembre, le FMI/Bm tiennent leur assemblée générale à Prague, l'Action Mondiale des Peuples, l'Appel de Bangkok et d'autres réseaux, appellent de nouveau à des actions de protestations dans tous les pays du monde. 110 villes ont déjà annoncé leur participation, et plus de 20 000 manifestants sont attendus à Prague. Genève, d'ailleurs, ne sera pas en reste...
JAM DE PRAGUE: EXTRAITS DES APPELS
CONTINENTAUX DU COMITE DE PILOTAGE
DE L'AMPEUROPE
L'exemple tchèque: En 1990, le gouvernement tchèque accepte un programme d'ajustement structurel et un prêt de 3.9 milliards de dollars du FMI. Depuis, les gouvernements successifs se sont attelés à libéraliser, déréglementer, privatiser et couper dans les dépenses publiques, visant des taux de rendement élevés. Le revenu réel d'une famille ouvrière ou agricole a baissé de façon dramatique ; les acquis sociaux ont été réduits de 40% depuis 1997 et de 60% depuis 1991 ; le chômage et le sexisme aggravent les conditions de vie des femmes ; l'environnement est devenu le lieu bon marché de ressources premières pour les multinationales ; le racisme augmente contre les minorités Roms et Sintis, stimulé pour détourner l'attention du peuple des problèmes réels ....Dans le monde, plus de 4 milliards de personnes vivent avec moins de $2 par jour. A peu près 17 millions d'enfants meurent chaque année de maladies bénignes. Un tiers des habitants de l'hémisphère sud mourra avant 40 ans. Dans les pays en voie de développement, 250 millions d'enfants sont réduis à travailler comme des esclaves pour les multinationales. L'Union européenne, elle, compte 50 millions de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté et 5 millions de sans-abri ; 30 millions de gens souffrent de malnutrition...INPEG (Prague), Ya Basta (membre du comité de pilotage de l'AMP pour l'Europe), Assemblée européenne de mobilisation